La communauté israélite d’Arlon

Arlon, ville gallo-romaine, est dotée d’une très vieille communauté juive. En effet, on retrouve des traces de Juifs à Arlon dès le XIIe siècle. Mais cette petite communauté présente encore d’autres titres de gloire. Elle possède, en effet, la première synagogue construite en Belgique (A.R. du 16 décembre 1863) et de ce point de vue, elle représente une étape majeure dans l’histoire des relations entre la communauté juive et les autorités de notre pays. Conçue par l’architecte Albert Jamot, la synagogue est inaugurée le 22 septembre 1865. Pourtant, en 1865, on ne retrouve que 149 Israélites inscrits dans les registres. Ce chiffre représente, cependant, près de 2% de la population de la commune. La plupart d’entre eux sont originaires du Nord-Est de la France (Alsace-Lorraine) et exercent principalement le métier de marchands de chevaux et de bestiaux.

L’histoire de la communauté juive d’Arlon compte quelques personnages hauts en couleurs, parmi lesquels on peut citer le journaliste Camille Cerf, qui deviendra un homme d’affaires et administrateur des sociétés Pathé Nathan et Lumière et un grand bienfaiteur de la ville d’Arlon, ainsi qu’Abraham Oungre, ministre officiant de 1868 à 1910, dont le fils, Louis, devient directeur général de l’une des plus grandes fondations caritatives du monde.

La Communauté Israélite d’Arlon voit le jour, de facto, en 1834, mais la reconnaissance officielle intervient en 1876, par l’A.R. du 7 février. La communauté compte quelque 20 membres au départ, mais atteint le chiffre de 216 en 1888. Ce dernier chiffre restera pratiquement inchangé jusqu’en 1940 Au lendemain de la guerre, la communauté se reconstitue, avec une centaine de personnes environ.
Malheureusement, elle ne fera que diminuer, pour en arriver, à ce jour, à une quarantaine de personnes, en comptant les membres d’outre frontières (Longwy et Grand Duché de Luxembourg). La synagogue, qui est située à la rue de la synagogue, est l’un des premiers édifices importants arlonais de style néo-roman. Elle vient actuellement d’être rénovée. Malgré le nombre restreint de membres actuels, elle est toujours en fonction chaque chabbath (samedi), ainsi que les jours de fêtes.

Il est intéressant de mentionner le cimetière juif d’Arlon, le seul du sud du pays, et le plus ancien de Belgique. Il est le seul, avec celui du Dieweg à Uccle, à conserver des tombes d’avant 1900. Nombre de ses monuments présentent un intérêt particulier au point de vue iconographique. Arlon possède, d’ailleurs, un second cimetière juif, où l’on trouve un monument aux victimes juives du nazisme.