La communauté israélite de Gand

Dès le moyen âge, on signale une présence juive, épisodique toutefois, à Gand, bien qu’on ne sache pas grand chose à ce sujet, si ce n’est que les Juifs sont expulsés de la ville, comme de toute la Flandre d’ailleurs, en 1125. Au 13e siècle, ils y sont apparemment, à nouveau admis, mais pour subir une nouvelle expulsion lors de la « Peste noire » de 1348-1349. Il faudra alors attendre jusqu’au 18e siècle pour les voir réapparaître à Gand. Mais ce n’est qu’à la fin du 18e siècle, avec l’occupation française, qu’on peut réellement parler d’un début d’installation d’une communauté juive dans cette ville. En 1817, on y compte une vingtaine de familles juives et qui ont déjà leur synagogue.
En 1847, cette petite communauté reçoit un emplacement pour y établir un cimetière. Si la Communauté Israélite de Gand est reconnue officieusement en 1834 par les autorités du jeune Etat belge, la reconnaissance officielle n’interviendra qu’en 1876, par l’A.R. du 7 février, comme c’est le cas pour les Communautés Israélites principales d’Anvers et de Bruxelles, ainsi que celles de Liège et d’Arlon.

Au courant des premières décennies du 20e siècle, la ville attire un certain nombre d’étudiants juifs en provenance d’Europe centrale et orientale, qui s’inscrivent à l’université de Gand, plus spécialement en Polytechnique.
A la veille de la Seconde Guerre mondiale, on estime le nombre de Juifs établis à Gand à 300.

Pendant l’occupation allemande de 1940-1945, les Juifs ne pouvant habiter que dans l’une des quatre villes : Bruxelles, Anvers, Charleroi ou Liège, ceux qui refusent de se plier à ce diktat des nazis n’ont d’autre choix que celui de plonger dans la clandestinité.

A la libération, en septembre 1944, on relève encore la présence de 150 Juifs à Gand .
Ce nombre diminue petit à petit et, actuellement, seules quelques familles juives subsistent dans la capitale de Flandre orientale.

La Communauté Israélite de Gand est, cependant, toujours en activité, grâce au dynamisme de quelques personnes très motivées.
Faute de moyens, les offices de Roch Hachana et de Jom Kippour se tiennent au Centre Culturel Protestant. Y assistent, des visiteurs des deux Flandre, mais également de Hollande. Hanoucca, Tou bi-chvath et Pourim sont fêtées chez des particuliers, de même que le seder communautaire (repas rituel de la Pâque).
Ce dernier se tient cependant parfois dans une salle, louée à cet effet. D’autre part, et ce, depuis de nombreuses années déjà, la Communauté organise des cours d’hébreu et de Bible.

Elle est également active sur le plan de l’information vers l’extérieur, en organisant des conférences et des cours d’histoire juive, principalement dans le monde associatif et scolaire.

En 1998 , avec l’aide de la Ville de Gand et de la Province de Flandre orientale, la Communauté Israélite de Gand réalise et inaugure le monument Michael Lustig, à la mémoire des victimes gantoises de la Shoah.