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La création d’une communauté israélite à Anderlecht, dans la dernière décennie du XIXe siècle, trouve son origine dans l’arrivée massive de Juifs quittant la zone de résidence de l’empire russe, ainsi que d’autres pays d’Europe centrale et d’Europe de l’Est, à la suite de la vague de pogroms frappant la communauté juive de cette région et
des conditions de vie déplorables qui était son lot.
S’il semble aléatoire de mettre la main sur les archives se rapportant à ces événements en rapport avec une installation dans la capitale de notre pays, c’est dans un des premiers journaux juifs (daté de 1905) que l’on peut lire :
« La société israélite orthodoxe, dirigée par M. Milstein, louait, à partir de Simhat Thora 1904, un oratoire, situé rue Van Artevelde. 200 familles s’y rendaient. »
Moins de deux ans après, on emménage au 18 de la rue de Lenglentier, où officiera le leader spirituel Salomon Bamberger, de 1907 à son décès en 1913.
C’est ce dernier, ainsi que le président de l’association, M. Méir Polazinski, qui entreprendront, les démarches auprès du Consistoire et du Ministère de la Justice pour obtenir la reconnaissance légale (Arrêté Royal du 20/06/1910) et le titre de «Communauté Israélite Orthodoxe de Bruxelles» (CIOB) (Arrêté Royal du 11/08/1912).
Etant donné l’afflux continu d’immigrants, on envisage alors la construction d’une grande synagogue. Mais ce n’est qu’à partir de 1922, après la Première Guerre mondiale et ses bouleversements, que des actions sont entreprises dans ce but, sous la présidence de J. Zimmerman.
Après examen de diverses propositions, on choisit, en 1926, un terrain d’environ cinq cents mètres carrés, vendu par la Société Daman & Washer et situé au cœur du quartier juif. Grâce à l’appui du Consistoire et de son président, Franz Philippson, la pose de la première pierre peut avoir lieu le 26 septembre 1928. L’architecte juif anversois Joseph De Lange, qui a déjà la construction de différentes synagogues à son actif, se voit confier également la réalisation de celle de la CIOB. C’est dans un climat et des conditions économiques et politiques
excessivement précaires, que le bâtiment voit le jour. L’inauguration a lieu le 6 avril 1933. Le même soir se tient, dans la Salle de la Madeleine, la première manifestation d’opposition aux événements d’Allemagne, à l’initiative de Max Gottschalk.
Quittant la ville de Dantzig en voie de nazification, le rabbin Sagalowitsch est désigné pour la fonction de guide spirituel de la CIOB. Ses préoccupations premières seront d’un ordre inattendu, parce qu’il s’agit principalement de problèmes d’ordre financier, mettant en péril l’existence même de sa communauté.
Survient ensuite la Seconde Guerre mondiale, qui frappe les membres de la CIOB d’une manière particulière, ceux-ci étant généralement, à cette époque, moins bien intégrés dans la société belge que nombre de leurs coreligionnaires. La difficulté, qui en résulte, de trouver les contacts opportuns, en temps utile, sera fatale à bon nombre d’entre eux.
Après la Shoah, le rabbin Steinberg s’attellera à terminer les installations intérieures du bâtiment et veillera à la reconstruction spirituelle de la Communauté. En relation avec celle-ci, une nouvelle initiative de la CIOB voit le jour : la création d’une école juive. Grâce au dévouement et au dynamisme de quelques-uns, dont le Rabbin
Steinberg lui-même et Monsieur S.B. Bamberger, naîtra l’Athénée Maïmonide.
Petit à petit, cette première des trois écoles juives de Bruxelles devient un monument dans la vie juive de la capitale.
En dehors des offices, qu’elle organise tous les jours de la semaine, la CIOB gère la Commission de surveillance de la cacherouth pour la ville de Bruxelles et publie régulièrement une liste des produits cachères.
La CIOB a également pris à sa charge les « bains rituels » , la mikve , qu’elle met à la disposition des fidèles qui en font la demande.
Enfin, la CIOB offre aux intéressés l’accès au « Tribunal rabbinique » , le Beth Din.